Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de l’Homme qui se célèbre chaque 10 Décembre, les associations identitaires Alternatives Cameroun et ADEFHO ont organisé à l’institut français de Douala un Forum sur les Droits de l’Homme durant deux jours.
Depuis quelques années, les
associations LGBT à l’instar d’Alternatives Cameroun et ADEFHO (Association
de Défense des Droits des Homosexuels), avec le soutien de Human Right Watch
et Amnesty Internationale, s’impliquent davantage pour dénoncer les violences
et les discriminations dont sont victimes les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuel,
Transsexuels).
Lorsque les médias camerounais
traitent des faits relatifs aux violences
et abus dont sont victimes la communauté LGBT, ils sont servis de façon
à faire sensation. La dernière en date est la parution du journal « Le
Soir » qui a titré à sa
Une : « Révélations, Cameroun et homosexualité » édition du 26 novembre 2014.
C’est pour apporter des
clarifications et une certaine
compréhension que ce forum s’est tenu dès
le mardi 09 Décembre 2014 sous le
thème : Défense des droits des
minorités : Qui suis-je pour juger ?
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Sous le haut patronage du Haut-Commissaire
du Canada au Cameroun, le forum s’est
ouvert par le discours du Président
d’alternatives Cameroun, Parfait Behen suivi du mot du HCC (ndlr
Haut-Commissaire du Canada) qui n’a pas manqué de rappeler que la journée
internationale de Droits de l’homme nous rappelle ainsi l’importance du « respect des droits de la
personne ».
Ce forum qui a duré deux jours, avait pour objectif spécifique
d’entamer un dialogue pour la mise en place d’un environnement favorable sur la
question des droits de l’homme au Cameroun d’où la question : Quel peut être l’impact du discours des
leaders d’opinion et autres médias sur le respect des minorités au Cameroun ?
Pour le Président d’Alternatives
Cameroun, « l’atelier a pour
but de débattre sur le traitement des
cas de violences par les médias en matières des Droits Humains ».
UNE ATTITUDE ET UNE COMMUNICATION RESPONSABLE
Il est important d’amener les
médias à traiter des problèmes de violences dont sont victimes la communauté LGBT,
de façon profonde ; de donner la parole aux victimes sans tomber dans des détails
salaces et susceptibles d’amuser le lecteur ou le téléspectateur, en occultant
ainsi la douleur et le traumatisme des victimes.
Sous prétexte que les médias font
leur travail dans le cadre de la loi du pays dans lequel ils exercent et en
l’occurrence le Cameroun, certains journalistes se refusent de « rendre compte d’une
« chose » légalement réprimée » selon, le modérateur du forum,
Alex Gustave Azebaze.
Ce mépris à l’égard de la
communauté LGBT peut sembler anecdotique, mais
pour une grande majorité de journalistes camerounais, l’homosexualité
est une chose « diabolique » d’après Fréderic Moutomé, journaliste
d’une chaine de télévision.
Face à de telles réticences, il
est nécessaire de former les journalistes aux questions de Droits de l’Homme
car « on ne peut condamner quelqu’un
sur la base de son orientation sexuelle ».
Il est en effet difficile de
s’attaquer à un tel sujet, de faire participer les médias au regard de
l’environnement homophobe qui prévaut au sein de la société camerounaise. Ce
qui rend complexe, voire dangereux pour
les médias de se positionner par rapport à la question de l’homosexualité.
De plus, se faire le porte-parole
de « pédés » peut
entrainer de vives réactions de la part de la société, au risque de se faire étiqueter
de « communicateur de pédés »,
ou encore de se faire lyncher à la fin d’une émission de Radio-télévision.
D’où l’intérêt de ce forum car cela représente un pavé jeté
dans la marre. Aucune liberté n’a jamais été acquise sans courage, ni sacrifice,
sans un zeste de culot. Il faut pouvoir oser en parler, et seuls les médias
peuvent le faire à souhait, dans le but de permettre ce dialogue et de changer
les mentalités.
Marc N.
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