jeudi 25 septembre 2014

Une démarche AntiDiscri dans les médias au Niger

Témoignage de Maimouna Djado Amadou, journaliste productrice et présentatrice de l’émission hebdomadaire «  le journal de la femme et de l’enfant » à la radio et Télévision TAMBARA au Niger et sa démarche AntiDiscri.


Maimouna travaille dans les médias depuis 1999, mais c’est vraiment en 2010 qu’elle a pris conscience de son engagement en faveur de la femme, car, étant seule dans une rédaction d’une radio de 7 hommes, elle a vu à quel point les questions des droits des femmes n’étaient pas la priorité de cette radio. 
Elle a malgré tout évolué personnellement jusqu’à occuper le poste de rédactrice en chef, avant de quitter cette radio pour Tambara. A son arrivée là aussi, malgré le fait que le groupe ait été créé par une femme, avec un crédo femme, il n’y avait aucune émission pour les femmes.  Ayant constaté que le contenu de leur grille ne correspondait pas à leur ligne éditoriale, elle a fait des suggestions :

  • Création d’une émission spécifiquement femmes appelée « le journal de la femme et de l’enfant » au cours de laquelle il s’agissait de sensibiliser l’audimat sur les problèmes des femmes (surtout rurales) ; cette émission a bénéficié de l’appui de l’UNICEF dans les régions ;
  • Réalisation de portrait en particulier sur la scolarisation des filles, à l’exemple d’une infirmière d’état qui a été la seule fille du village de Maijirgui à être scolarisée ! Ce reportage a été l’occasion de sensibiliser les parents à changer de comportement et à envoyer leurs enfants à l’école, car grâce à cela elles peuvent revenir aider leur communauté, notamment dans les régions où en se basant sur la Religion les hommes refusent que leurs femmes aillent consulter sous le prétexte que les praticiens sont des hommes !
  • Création d’une autre émission intitulée « Woyboreye Guinda » « Muriya Mata » : la voix des femmes. Emission de 30 minutes qui donne l’opportunité aux femmes de s’exprimer et casser ainsi le mur du silence et le mythe de l’incapacité des femmes à s’exprimer en public.
  • Elle a aussi réussi à imposer l’habitude qui consiste pour chaque journaliste qui sort en reportage d’apporter un élément « femme ». De même elle a lutté pour le personnel aussi soit composé aussi de femmes afin que les préoccupations de leurs sœurs soient défendues et mieux prises en compte.  
Actuellement à Tambara, la Rédaction compte 8 femmes sur 12 et l’ensemble est de 22 femmes sur 45.

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